LES QUATRE MOUSQUETAIRES
 
 
 
Petit extrait d'un chapitre d'un futur roman.
 
 
 
Aujourd'hui encore, tout le monde connait l'histoire de d'Artagnan et des trois mousquetaires racontée dans le roman d'Alexandre Dumas. Mais le plus surprenant, est de constater qu'une grande majorité des lecteurs ignore complètement que ces personnages ont réellement existé, et que le célèbre écrivain n'a fait que retracer dans son ouvrage, les comptes rendus des différentes affaires traitées par ces quatre agents du Roi de France, Louis XIV.
Par contre, savoir ce que sont devenus leurs descendants, reste encore de nos jours une intrigue entièrement passée sous silence, et c'est l'une des raisons qui m'a poussé à effectuer quelques recherches dans ce domaine.
 
Habituellement je mène des enquêtes historiques qui donnent lieu par la suite à la rédaction de mes romans, mais ce n'est qu'après en avoir percé les mystères, que j'effectue cette tache délicate qui consiste à retranscrire sous forme légèrement romancée, les investigations réellement menées.
Or, il se trouve que mon archiviste personnelle et très dévouée, Nadine de Batz, n'est autre que la digne héritière de la noble famille du très respectable capitaine des mousquetaires du Roi, l'illustre d'Artagnan.
 
En effet, il faut savoir que le véritable nom de « d'Artagnan » est en réalité Charles de Batz, Comte de Montesquiou et d'Artagnan, d'où ce fameux pseudonyme utilisé en tant que capitaine des mousquetaires du Roi, afin de dissocier complètement sa vie privée et professionnelle.
Ayant toute la confiance du Roi, son activité principale consistait le plus souvent à des missions que l'on qualifierait aujourd'hui de « secrètes », et qu'il menait à bien avec l'aide de ses trois amis, Athos, Porthos et Aramis.
Pour en revenir à mes recherches sur ces généalogies illustres, j'ai pu déjà, et grâce à Nadine, retrouver non seulement la trace des descendants de d'Artagnan, mais aussi ceux d'Aramis, et de Porthos, non sans mal d'ailleurs. Par contre, il n'y a que depuis très peu de temps que je suis arrivé à enfin mettre à jour l'histoire un peu compliquée du très respectable Athos.
 
La découverte de la famille d'Aramis a été assez originale, puisque c'est suite à un excellent dîner en tête à tête avec Nadine, que mon amie a tenu absolument à régler la note en utilisant son chéquier.
Or, après avoir pris le précieux papier en main, la propriétaire de ce charmant manoir normand a marqué un temps d'arrêt avant de le mettre en caisse. Machinalement celle-ci avait lu l'adresse figurant en bas du chèque et elle était aussitôt revenue vers nous, pour poser à mon amie la question fatale qui allait changer beaucoup de choses pour l'avenir de nos recherches:
- Seriez-vous par hasard une parente du célèbre Charles de Batz et d'Artagnan ?
 
Après un léger sourire de satisfaction, Nadine a répondu à son interlocutrice qu'effectivement c'était le cas et que de plus, elle faisait partie de cette branche en descendance directe.
Notre jolie restauratrice a tiré alors une chaise vers notre table pour se poser un instant et nous a expliqué qu'elle s'appelait Isabelle d'Aramitz, duquel était tiré le nom, Aramis, du roman d'Alexandre Dumas, le mousquetaire en question étant en réalité son aïeul, Henri d'Aramitz.
 
Après maintes explications, dont celle non négligeable selon laquelle elle était la fille unique de Robert d'Aramitz, lui-même seul descendant de cette généalogie, elle nous raconta que de son côté elle avait retrouvé un peu par hasard une jeune femme de la famille de Porthos, Françoise de Portau, qui correspondait tout à fait au vrai nom du mousquetaire, Isaac de Portau.
Suite à ces quelques informations qui durèrent une bonne demi-heure et après avoir émis quelques souhaits excitants selon lesquels il serait assez amusant de créer une fine équipe des dignes filles des mousquetaires, je me suis rappelé soudain d'un élément qui me paraissait être d'une coïncidence inouïe.
 
Il s'agissait en l'occurrence, de l'existence possible d'une héritière d'Athos, dont j'avais retrouvé la trace par un concours de circonstances pour le moins bizarres. Cet homme, lui aussi de la noblesse française était originaire du Béarn tout comme ses trois autres amis.
De son vrai nom, Aramand de Sillègue d'Athos d'Autevielle, Athos n'avait jamais trop fait parler de lui, raison du manque d'élément connu à son sujet.
C'est en effectuant des investigations dans un autre domaine, que j'ai recroisé ce personnage à plusieurs reprises.
 
Je recherchais alors des éléments pouvant prouver que la Comtesse de Winter, autrement nommée, Milady, qui était un agent secret du Cardinal de Richelieu, aurait pu être vraisemblablement une espionne à la solde de l'Angleterre, plus connue dans son pays d'origine sous le nom d'Elisabeth de Sheffield et qui serait entrée en France avec le pseudonyme de Lady Clarick, nom qu'elle aurait utilisé encore par la suite dans certaines occasions.
C'est donc dans ce contexte que j'ai retrouvé la trace d'Athos, ces deux personnages ayant été mariés ensemble à une époque. Or dans mes investigations, il se trouve que j'ai appris aussi que Milady aurait eu un fils d'Athos, mais que ce dernier n'en aurait rien su, puisqu'elle aurait été laissée pour morte suite à une pseudo pendaison. 
J’ai découvert en Ecosse, la preuve de la naissance d’un enfant de sexe masculin, exactement huit mois après cette date de décès et qui était né de Madame la Baronne Elisabeth de Sheffield et de père inconnu.
Pour avoir déjà étudié la généalogie de cette famille, je savais qu'une branche des Sheffield se nommait aussi de Winter, et c'est donc par différents recoupements que j'en suis arrivé à la conclusion que la Comtesse Elisabeth de Winter et la Baronne Elisabeth de Sheffield n'étaient en réalité qu'une seule et même personne. Quant à l'intrigante Lady Clarick, ce nom n'était destiné qu'à noyer encore un peu plus le poisson lors d'affaires particulièrement délicates, voire occultes.
 
Mais pour compliquer un peu l'histoire et sans doute dans le but d'empêcher de remonter jusqu'à elle, notre espionne anglaise avait poussé le vice de donner un nom d'état civil différent à son fils, qui devenait ainsi le premier homme portant le nom de cette nouvelle famille, Édouard de Wintfield, qui se trouve être la contraction des deux noms de famille, Winter et Sheffield.
 
Je m'étais efforcé à l'époque de retrouver un membre encore vivant de cette mystérieuse lignée, et de fil en aiguille c'est en France que je suis revenu et plus précisément en haute Corrèze, dans un bourg situé entre la jolie petite ville d'Argentat et celle tout aussi charmante d'Egleton: Marcillac la Croisille.
C'est dans une belle demeure pleine de charme de cette magnifique région de France qu'était née le 5 Mai 1968 l'unique descendante, héritière involontaire de ce fils caché d'Athos.
 
Mes surprises ne devaient pas s'arrêter là puisque c'est justement à cet endroit précis que j'ai perdu à nouveau la trace de cette jeune femme et je n'en comprendrai la raison que bien plus tard.
Ce n'est donc que tout dernièrement, lors d'une enquête historique sans aucun rapport avec le roman d'Alexandre Dumas, que j'ai fait le rapprochement avec le véritable nom de l'officier des services de renseignements français qui m'accompagnait dans mes déplacements, puisque j'explorais à ce moment-là un domaine qui intéressait de très près la défense nationale à cause de son contenu, le célèbre trésor des Wisigoths.
 
Cette charmante collaboratrice, Capitaine de la DGSE, était vraiment passionnée par mes recherches historiques et lors de confidences dans des moments de détente et d'intimité, elle m'expliquait l'origine de son nom très évocateur pour qui connait l'histoire de France: Angélique de Wintfield.
Ce sont surement les gènes d'espionne de son aïeule anglaise, Milady, qui avaient du ressortir après avoir sauté plusieurs siècles puisque Angélique avait du, elle aussi, utiliser un nom d'emprunt pour l'exercice de ses fonctions pour le moins occultes et très spécialisées au sein de la DGSE.
 
En effet, c'est sous le pseudonyme d'Angélina Gimmel, qu'elle m'avait été présentée avant de prendre la décision de travailler ensemble, et ce n'est que bien plus tard après m'avoir mieux cerné, qu'elle en est arrivée à me confier cette histoire incroyable de cette descendance ô combien intrigante, et pour laquelle cette histoire n'allait pas s'en arrêter là.
 
Emmanuel de Careil