LES ANIMAUX ET NOUS
 
 
 

Le plus bête n'est sans doute pas celui que l'on croit !
Il y a encore quelques dizaines d'années, il était possible de voir dans chaque commune des départements du pourtour méditerranéen de nombreux bergers garder des troupeaux de mille à mille cinq cents bêtes, qui passaient leurs journées à se balader dans les forêts de pins et de chênes verts sous le soleil du midi tout en mangeant des herbes sèches, du thym et du romarin en écoutant le champ des cigales.
Ce métier, ayant été dénigré et étant fort mal payé, a disparu peu à peu au profit de l'élevage en batterie qui produit une viande moins agréable pour nos papilles gustatives et toute aussi onéreuse à l'achat.
Il est d'ailleurs assez fréquent de trouver en grandes surfaces des provenances étrangères pour ce type de produit, où l'on découvre entre autres que la Nouvelle-Zélande excelle dans le cas du mouton.
Il suffit d’être observateur pour s’apercevoir qu'à l'heure actuelle notre gouvernement dépense des fortunes colossales pour éteindre les incendies de forêt qui se produisent chaque année dans ces mêmes régions, suite au manque d'entretien de la végétation toujours très sèche dans ces départements.
Il est regrettable aussi de constater les pertes humaines occasionnées par ces sinistres qui auraient pu être évités si les animaux avaient continué à jouer le rôle de débroussailleurs qui était le leur lorsqu’il y avait encore des bergers pour faire paître les troupeaux.
une forêt met environ Vingt-cinq ans pour redevenir ce qu'elle était. Dans ce cas pourquoi n'utilise-t-on pas des méthodes de prévention faciles à mettre en oeuvre et peu onéreuses par rapport aux dégâts prévisibles ?
N'y aurait-il pas parmi nos trois millions de chômeurs, des couples désireux de s'installer à la campagne pour élever des moutons avec des revenus individuels supérieurs au SMIC ? Ou alors, dans le cas contraire, faisons garder des troupeaux par nos pompiers puisque c’est à eux qu’échoit la prévention des incendies !
Si, à l’heure actuelle, il y avait dans nos campagnes autant de moutons qu'il y en avait en 1960, le kilo de viande de cet animal au goût très spécifique serait sans doute moins cher que peut l'être de nos jours un poulet classique et certainement bien moins onéreux que la viande importée.
Il est possible d’étendre aussi cet exemple à d'autres régions de France, avec d'autres races d'animaux, comme par exemple l'Auvergne avec les bovins.
Les communes dépensent actuellement des sommes considérables pour maintenir en état nos espaces verts naturels alors qu'il suffirait d'y promener des troupeaux de vaches en quantité suffisante et d'arrêter durant quelques années la chasse, afin de permettre aux animaux sauvages de se reproduire et de proliférer dans nos bois.
La nature est bien faite et elle n'a pas besoin de nous, mais nous si !
A quand le steak au prix de la saucisse ?
L'utilisation de nos amies les bêtes est vraie aussi dans bien d'autres domaines comme le découvrent au fur et à mesure les agriculteurs et éleveurs spécialisés en produits biologiques.
En viticulture par exemple, les scientifiques ont mis en évidence qu'il était préférable pour la vigne de se servir d'un cheval plutôt que d'un tracteur qui a tendance à trop tasser la terre avec son poids, ce qui empêche ainsi les pieds de vigne d'être irrigués par temps de pluie.
Il en est de même pour le débardage en forêt puisque l'utilisation du cheval détériore beaucoup moins l'environnement que le passage d'engins motorisés.
Cette observation est valable aussi pour ce qui concerne la surveillance des grands espaces verts qui est pratiquée de plus en plus par la cavalerie (police montée, gendarmerie ou gardes forestiers).
Mais il existe aussi d'autres types d'élevage qui présentent certains avantages autres que leur condition première.
Les volailles par exemple, peuvent peut-être aider à la suppression des pesticides utilisés de nos jours de manière intempestive dans le monde rural.
En élevant des poulets en pleine nature, et plus précisément dans un verger, les arbres n’ont plus besoin d'être traités contre les pucerons et autres nuisibles, ces charmants gallinacés se chargeant de faire le nettoyage avant même que ces insectes arrivent sur les arbres.
Petit à petit, nous sommes en train de redécouvrir que nos lointains parents en savaient sûrement beaucoup plus que nous concernant la nature. La mécanisation des productions, ainsi que la recherche de profits toujours plus importants, nous ont fait oublier que ces connaissances étaient ancestrales.
Pour nous rappeler ces données élémentaires, il a fallu que nos scientifiques se penchent enfin sur les pratiques de nos parents et de nos grands-parents afin de mettre à jour la pertinence de ces usages.
Hélas, les enfants ont toujours tendance à croire qu'ils sont plus intelligents que leurs parents et ce n'est que lorsque ces derniers ont disparu que nous prenons conscience de l’importance de leur savoir.
Heureusement que les animaux ne savent pas parler, car j'aurais trop peur de connaître leur opinion sur nous !
Rien qu'avec le regard, ils en disent souvent plus long que nous qui avons un vocabulaire de plus de soixante-quinze mille mots, alors rendez-vous compte s'ils avaient l'usage de la parole !
Une chèvre me demandait l'autre jour pourquoi je m'évertuais chaque semaine à couper l'herbe avec ma machine infernale, alors qu'elle pouvait s'en occuper gratuitement et qu'en plus, elle me laisserait un peu d'engrais naturel sur place.
Mon chien lui a répondu que je n’étais qu'un humain et que ça dépassait certainement mon entendement. Ce que mon chat a confirmé du haut de son arbre en rajoutant que j'étais bête, mais que c'était ma race qui était comme ça.
Puis ils sont repartis chacun de leur côté pour entamer une sieste à l'ombre d'un sapin, pendant que je suis allé prendre une douche afin de me changer pour aller travailler.
Et ce sont toujours les mêmes qui bossent !
Trèfle de plaisanterie comme dirait un lapin dans un champ de luzerne, je pense qu'il serait temps que nous envisagions un changement radical dans notre façon d'agir et qu'il serait peut-être judicieux de revenir aux bonnes vieilles méthodes de nos parents et grands-parents.
Notre pouvoir d'achat n'est actuellement pas à la hausse et a tendance à baisser au fil des années, dans ce cas, ne serait-il pas plus économique d'élever plus d'animaux afin d'en baisser le coup de production, tout en s'en servant pour résoudre nos problèmes de friche qui prolifèrent dans toutes les campagnes ?